Le vacation shaming, la honte de prendre du repos, peut affecter le travail des collaborateurs et l’entreprise. Comment l’identifier et endiguer le phénomène ?

Le vacation shaming touche plus de monde que nous le pensons. Cette honte de prendre du repos peut affecter le travail des collaborateurs et l’entreprise dans son ensemble. Comment identifier les signes du vacation shaming et réagir de la bonne manière pour endiguer le phénomène ?

 

En cette période de vacances d’été, le sujet de notre nouvel article était tout trouvé. Nous parlerons donc du vacation shaming, terme anglophone désignant le sentiment de honte des collaborateurs qui prennent des vacances pour se reposer. En effet, les vacances en entreprise représentent parfois un sujet tabou. C’est pourtant un point très important pour l’équilibre des collaborateurs. Partir en vacances permet de se couper du travail, du quotidien, de faire le vide et de recharger les batteries.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes   

Selon l’Alamo Vacation Family de 2016, 59% des millennials et 41% des collaborateurs plus âgés se sentent honteux de prendre des vacances. Conclusion : les vacances sont un sujet gênant pour de nombreuses personnes, surtout pour les plus jeunes. Or, un environnement de travail dans lequel les collaborateurs se sentent emprisonnés est forcément néfaste et agit par conséquent négativement sur le travail.

 

Effets négatifs

Voici comment la gêne des collaborateurs vis-à-vis des vacances se répercute sur les employeurs :

Faible employee retention

Si les collaborateurs se sentent en permanence au bout du rouleau et qu’ils n’osent pas prendre du temps pour récupérer, il est probable qu’ils finissent par s’en aller. Il y a alors double peine : lors du départ d’un collaborateur, en plus de la perte d’un talent, il faut tenir compte du coût de formation d’une nouvelle personne. Cette potentielle fuite des talents met à mal l’entreprise et crée un état d’inquiétude permanent affectant sa productivité.

 

Difficultés de recrutement

Lors du recrutement, les congés peuvent être un atout pour plaire aux candidats. Une entreprise dans laquelle les sourires deviennent crispés à l’évocation des vacances n’attire pas forcément les candidats et peut tout de suite les mettre mal à l’aise. Il peut arriver que l’on passe à côté de talents à cause de certains signes de mauvaise ambiance.

 

Taux d’absentéisme élevé

On entend parfois que « les congés maladie des collaborateurs sont de plus en plus fréquents, alors qu’ils ne semblent pourtant pas malades ! ». C’est bien l’une des caractéristiques d’une entreprise dans laquelle sévit le vacation-shaming. Puisque les congés maladie ne sont pas prévisibles, tenir le cap devient difficile : il faut sans cesse composer avec les absences imprévues. C’est ainsi que s’installe le cercle vicieux du burn out : les collaborateurs présents dans l’entreprise sont eux aussi à bout de souffle, puisqu’ils doivent supporter la charge de travail supplémentaire dûe à l’absence des autres.

 

Les solutions

Pour inciter vos collaborateurs à se reposer et à prendre leurs congés sans qu’ils s’en sentent honteux et hésitent à se reposer, voici quelques astuces :

  1. Incitez-les à épargner pour leurs vacances

L’une des raisons pour laquelle les collaborateurs ne partent pas en vacances est le manque d’argent prévu pour ces moments de repos. Notre proposition : les inciter à mettre de l’argent de côté à chaque paie, sur un compte dédié à leurs vacances et créé spécialement pour celles-ci. Ils pourront ainsi se faire plaisir durant ce moment et/ou, si besoin est, s’éloigner mentalement et physiquement de leur quotidien.

 

  1. Faites de la répartition des congés un travail d’équipe

Encouragez vos collaborateurs à écrire leurs dates de vacances sur un calendrier commun à tous. Cela permet de voir qui pose ses congés quand, de vérifier que tout le monde en prend bien et de s’organiser pour compenser l’absence d’une personne pendant une durée de temps déterminée. Grâce à cet emploi du temps des vacances commun, vous pourrez également vous assurer que vos collaborateurs ne posent pas seulement un week-end par-ci par-là, mais au moins une semaine complète pour leur permettre de faire une vraie pause avec le travail.

 

  1. Tenez-vous personnellement au courant des vacances de vos collaborateurs

Faites en sorte que les vacances des employés vous soient communiquées personnellement : cela permet d’être sûr qu’ils en prennent assez, et au besoin, de rappeler à certains qu’ils DOIVENT partir en vacances. Ils seront sans doute agréablement surpris de voir que vous vous intéressez à leur bien-être ! Et si la demande émane de leurs supérieurs, c’est-à-dire de vous, elles leur paraîtra plus importante et ils se sentiront obligés de l’honorer en s’accordant un repos bien mérité.

 

  1. Fermez le bureau

Lorsque l’entreprise est fermée, les collaborateurs sont forcés de se détacher de leur travail et faire une vraie pause. Incitez-les à arrêter totalement de travailler pendant cette période. Ils reviendront ainsi reposés et prêts à repartir sur de nouvelles bases.

 

  1. Montrez l’exemple

Le manager ou directeur qui refuse de prendre du temps pour se reposer envoie un message contradictoire à ses collaborateurs, qui se sentiront obligés de travailler pendant leurs vacances, s’ils en posent. Essayez de prendre vous aussi des vacances ! Et comme dit précédemment, au moins une semaine complète pour réellement couper les ponts avec le travail : un vrai moment « off » qui montrera l’exemple à vos collaborateurs et les rendra plus confiants pour poser leurs vacances et se déconnecter du travail.

 

Le vacation shaming peut devenir une menace pour vos équipes. Apprenez à détecter le problème à temps, soyez réactifs et appliquez la marche à suivre dès que possible. Vous retrouverez une bonne dynamique de travail et des collaborateurs plus disposés à travailler ! Et avec le sourire, en prime. 🙂 

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