Le Slow Learning est une méthode qui s’axe sur le temps d’apprentissage de chacun. Découvrez-en plus sur ce concept dans cet article !

 

Vous avez l’impression que tout va trop vite, que vous n’avez pas le temps de retenir toutes les informations ? Vous survolez ce que vous devriez apprendre au lieu d’étudier le sujet en profondeur et ça ne vous convient pas ? Le Slow Learning est justement une méthode qui s’axe sur le temps d’apprentissage de chacun. Découvrez-en plus sur ce concept dans cet article !

 

Nous sommes habitués à faire les choses le plus rapidement possible, parce que c’est ce que la société attend de nous. Cela commence dès notre plus jeune âge, lorsque nos parents sont fous de joie lors de nos premiers pas ou très fiers si l’on parle avant les autres. Nous sommes également conditionnés par notre système scolaire qui nous dicte ce qu’il faut apprendre et à quel rythme. Le nombre conséquent de matières impose de passer rapidement sur chaque sujet. Beaucoup d’élèves se contentent d’apprendre par cœur sans comprendre le « pourquoi » de ce qu’ils étudient. Or, apprendre de nouvelles choses, c’est comme découvrir de nouvelles personnes : pour bien les comprendre il faut y passer du temps.

 

Le Slow Learning, qu’est-ce que c’est ?

Le Slow Learning (ou slow education) est un concept qui repose sur des approches adaptatives et non normatives de l’enseignement. C’est un type d’apprentissage plus profond et plus durable. Il s’agit de passer le temps nécessaire à la bonne réalisation des apprentissages en fonction de chacun. Chaque individu a son propre rythme, ses centres d’intérêts, ses compétences… Le Slow Learning, c’est la possibilité d’apprendre selon son propre tempo, parfois calme, parfois rapide ; de naviguer d’une activité à l’autre sans être dans l’obligation de suivre un rythme et un programme imposé collectivement.

Expérimenté dans plusieurs écoles aux 4 coins du monde, le Slow Learning permet aux élèves de comprendre que l’apprentissage revêt plusieurs formes et peut avoir lieu dans diverses situations : en jouant dans la cour, en faisant du théâtre, en discutant avec les autres. Cela ne se passe pas obligatoirement en classe, assis face au professeur. Les élèves apprennent ainsi à penser, la décision d’étudier leur appartient et ils prennent donc plaisir à apprendre. De cette manière, les frontières de l’apprentissage sont supprimées et notre façon d’apprendre change : nous sommes dans des dispositions nous permettant d’apprendre n’importe où à n’importe quel moment.

 

Et dans le monde de la formation professionnelle ?

Plusieurs modalités existent. Les modules e-learning en adaptive se conforment au délai dont le participant a besoin pour comprendre et retenir les informations. Le SPOC et le MOOC sont des formats très flexibles quant au temps d’apprentissage des personnes. En effet, elles peuvent aller à leur rythme puisque les supports sont à leur disposition en permanence. Le coaching, puisqu’il est personnalisé, se calque forcément sur la personne formée et donc sur sa vitesse. Des dizaines de formats existent ainsi et permettent d’apprendre chacun à son rythme, de n’importe quel endroit. C’est le concept ATAWAD : Any Time, Anywhere, Any Device.

 

Les difficultés restent sur la mise en œuvre comme le montrent certains des enjeux de la formation soulevés lors du dernier Learning show (voir notre article Notre retour d’expérience sur le Learning Show 2017 de Rennes) qui étaient :

  • Réduire la fracture entre ceux qui apprennent vite et les autres pour éviter le décrochage.
  • Remettre la pédagogie au cœur de la formation pour ne pas faire du digital une fin en soi.
  • S’adapter aux nouvelles réglementations en passant d’une communication Organismes – Entreprises (B2B) à Organismes – Apprenants (B2C).
  • Casser les silos entre entreprises et Education Nationale pour favoriser les passerelles.

Par ailleurs, nous savons que le taux d’attrition (perte d’abonnés) des MOOCs est de 93% et le constat est le suivant : ceux qui vont au bout des modules sont soit les plus motivés (s’ils n’avaient pas l’e-learning ils auraient acheté un livre), soit contraints de le faire.

Les clés de succès des projets doivent donc être : PLAISIR ET MOTIVATION. Le Slow Learning pourrait-il en être la clé ? Probablement, mais peut-être pas dans l’immédiat. Comme le démontrent les expérimentations, il ne s’agit une nouvelle fois pas d’un problème de méthode mais de comportement. Les fondements du Slow Learning ne sont pas toujours compatibles avec le fonctionnement de nos sociétés actuelles qui trépignent constamment d’impatience : nous voulons tout, tout de suite.

Pour finir sur un exemple concret : au Japon, en 2002, le gouvernement a tenté d’introduire le Slow Learning. Il a été abandonné au bout de 5 ans, décrié par les parents et les médias, qui estiment que le Slow Learning a créé une génération de « TANGUY », incapables de faire face aux impératifs d’excellence et d’exigence de la société japonaise !

 

En somme, le Slow Learning est une très bonne solution pour apprendre de manière personnalisée, surtout concernant le temps nécessaire à chacun pour intégrer et retenir les informations. Ce type d’apprentissage permet de former dans de bonnes conditions, en intégrant une notion de plaisir et en motivant les participants. Cependant, en pratique, il peut s’avérer difficile à mettre en place : tout le monde n’est pas prêt à accueillir et à utiliser le Slow Learning. Mais alors, quand serons-nous aptes à utiliser cette méthode qui semble pourtant très intéressante ?

 

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